Greg
a écrit le
12 décembre 2009 à 17h26 Pas convaincu, :) !
Déjà, un sol nutritif, les mélanoïdes t'en fabriquent un à bon compte par exemple. C'est vrai que l'aquascaper est généralement pressé et n'attendra pas 6 mois à deux ans pour ça.
En ces temps de sommet de Coppenhague, je ne reviens pas sur l'injection de CO2 mais je vous renvoie au livre de Diana Walstad, (ecology of aquarium plants) pour voir la relation entre pH/CO2/Carbonates qui fait que selon le pH, l'injection se fait en pure perte ou pas. Ca, c'est un niveau de technicité qui commence juste à se vulgariser pour de vrai. Et je n'aborde pas non plus la question des blocages physiologiques induits par la surabondance ou la pénurie de tel ou tel oligo-élément oublié, normalement présent dans l'eau de conduite ou de pluie mais pas dans l'eau osmosée à partir de laquelle on travaille éventuellement.
Je n'aborderai pas non plus la question du fil chauffant dans le sol. Quand on sait que seuls 0 à 30% de l'absorption de sels minéraux des plantes immergées se fait par les racines, on comprend pourquoi on les traite de "crampon" plus que de "pompe" (0% plantes aquatiques vraies, Echinodorus donc palustres dans les 20% et 30% pour les plantes en immersion forcées). On comprend aussi pourquoi quand on achète des plantes produites en culture émergée, leurs racines pourrissent (une bonne base de sol nutritif).
Alors certes, des Echinodorus ont besoin d'engrais (sels minéraux) au pied et les valorisent, des Nympheas aussi (adaptation particulière). Mais ce n'est pas par coquetterie que la Ceratophyllum s'en passe par exemple. Elle n'en a pas besoin ce qui ne l'empêche pas de pousser très vite.
Quant à mettre 1W d'éclairage par litre, ce n'est pas raisonnable, autant faire du récifal à ce compte pour caricaturer. Justement là où mon opinion diffère c'est que l'aquascaper à la Amano boude presque systématiquement les plantes d'ombre, celles qui sont peu gourmandes mais peu compétitives aussi. Certaines Cryptocorynes sont un bon exemple. Elles sont modestes, poussent peu pendant un an puis accélèrent et grossissent doucement. En forêt on les qualifierait de Dryades, c'est à dire des plantes qui se servent du couvert préétabli pour s'installer et pousser doucement. J'ai une Crypto indéterminée qui a mis 3 ans avant de me faire son premier rejet.
Ce que je reproche aux aquascapers c'est de monter des bacs prétendus "naturels" avec du "maïs" et du "pin maritime" et de bouder des plantes satisfaisantes sur la durée un peu comme le Hêtre ou le buis.
Maintenant, si on aborde la question des poissons. Que penser du maintien durable de poissons dans une eau acide saturée de CO2 et d'engrais, poussée en température et sous une lumière aveuglante avec très souvent un décor japonisant tellement ras et dépouillé que les cachettes s'y font rares ?
Maintenant, pour réfléchir, j'ai un copain à l'INRA qui prétend faire pousser des cactus sous l'eau et ça marche tant qu'il injecte assez de fongicide pour flinguer Pythiums et Phytophthora, des champignons aquatiques assez méchants pour décider qui qui pousse et qui qui pousse pas sous l'eau (faire du concombre hydroponique reste risqué de nos jours pour ces raisons par exemple).
Donc, maintenant, qu'on s'est aperçu qu'en augmentant engrais (minéraux et CO2), lumière et chaleur à outrance à des plantes prévues pour survivre à des immersions très occasionnelles, va t-on passer un pas supplémentaire en les protégeant de pathogènes tout en prétendant toujours faire "plus naturel" ?
Mon opinion c'est qu'il y a imposture quelque part... Voyez les photos des biotopes de nos poissons et regardez les bacs aquascaping dits "naturels", c'est pas pareil tout de même...
A+