Piaf
Le 01 décembre 2012 à 04h30 Quentin J. [Kent]
a écrit le
30 novembre 2012 à 08h25 J'ai eu le même type de problèmes récemment dans mon bac à CPO.
J'ignore si mon intervention est réellement ce qui a solutionné le problème, mais j'ai ajouté un bon bulleur et procédé à de petits changements d'eaux quotidiens et une semaine plus tard, plus rien.
La grande majorité des bactéries et microorganismes n'aiment effectivement pas trop les très fréquents renouvellements d'eau...
(et encore bien moins si l'eau apportée contient de plus du chlore ! )
En revanche, je ne pense pas que le bulleur ait dans ce cas un rôle bien important ( ? ).
Je vous livre ci-dessous à mon tour une technique de lutte ponctuelle contre l'eau trouble, que j'avais mise au point, il y a déjà pas mal d'années, lorsque j'avais parfois une eau devenant un peu trouble, voire même quelques fois légèrement verte, dans mon grand bac amazonien (600 l), alors nourri trop abondamment (ça m'a bien passé depuis, je serais plutôt maintenant dans l'excès inverse).
Lorsque j'en parlais avec les copains de l'aquario, j'avais fini par baptiser cette technique [b]"la filtration au torchon"[/b] :
La technique suppose que le type de filtration du bac conduise à une possibilité de rejet de l'eau via un tuyau et que ce dernier puisse être installé (au moins temporairement) quelques centimètres au dessus de la surface de l'eau, de façon à ce que l'eau revienne au bac (au moins temporairement) à travers une sorte de gouttière de fortune (comme dans le cas d'un filtre gouttière en quelque sorte). Il peut cependant alors tout à fait s'agir d'un second filtre accessoire et temporaire, ou même, encore plus simple, d'une simple pompe à eau installée provisoirement, seulement durant les 10-15 jours nécessaires au "traitement".
La "gouttière" en question est tout simplement une portion de gaine électrique rigide de grand modèle (de section rectangulaire), percée de trous (destinés à sa fixation au mur). Sa longueur est à adapter en fonction de la longueur du bac, ou de sa largeur s'il est assez large, aucune importance. Elle est installée au dessus du bac, comme on peut, c'est du provisoire de toute façon, les trous orientés vers le bas pour permettre l'évacuation de l'eau (personnellement je la pose tout simplement sur un renfort du bac, en intercalant en dessous deux petit morceaux de tube plastique pour créer un espace permettant à l'eau de s'écouler directement sur le renfort, situé plusieurs centimètres en dessous des bords supérieurs du bac).
Deuxième accessoire : un petit tuyau plastique ou PVC, de préférence rigide, de diamètre compatible avec un emboîtement dans le tuyau souple de rejet du filtre ou de la pompe, et de longueur un peu inférieure à celle de la gouttière. Ce tuyau doit être percé dune rangée de petits trous (de diamètre 2 à 4 mm), à peu près alignés sur un même rayon de sa section, et répartis sur presque toute sa longueur. Il existe un modèle de tuyau de ce type, commercialisé par Eheim, long d'une trentaine de cm et destiné au rejet de certains filtres boites extérieurs, qui convient par exemple très bien (du moins lorsque son diamètres est compatible avec celui du tuyau souple). Mais il est également très facile de le confectionner soi même à partir de tube PVC électrique ou de tuyau rigide type Hobby.
Dernier accessoire, périssable et non réutilisable celui là : un simple morceau de torchon en coton, sans teinture hydrolysable, d'une largeur proche de celle de la longueur du tuyau percé (important : il doit bien être en coton et non dans un autre matériau, tout au moins si vous voulez que la technique soit rapidement efficace).
Mouiller le torchon avec l'eau du bac. L'enrouler ensuite autour du tuyau percé, en appliquant bien le torchon sur le tuyau, en spires jointives, presque un peu serrées, jusqu'à constituer ainsi un boudin d'environ 5 à 8 spires (couper l'excédent si le torchon est trop long). La partie du tuyau comprenant la rangée de trous doit être au cœur de ce boudin.
Raccorder le tuyau rigide au tuyau souple de rejet du filtre ou de la pompe (pompe éteinte, sinon gare aux éclaboussures ! ). Placer le boudin tuyau/torchon dans la gouttière. Rallumer la pompe ou le filtre. S'assurer que l'eau s'écoule ensuite bien jusque dans le bac, sans trop faire forcer la pompe. Si ce n'est pas le cas, c'est que les spires du torchon sont trop serrées, en particulier la première au contact des trous.
Attendre plusieurs jours, Observer l'eau devenant progressivement moins trouble.
Promener son nez à proximité du torchon de coton : dès que ça commence à dégager une légère odeur de vase marine un peu nauséabonde, c'est que c'est bon et que l'eau du bac ne va plus du tout tarder à redevenir parfaitement limpide !
En général, l'eau commence à s'éclaircir un peu au bout de quelques jours (2 à 5) puis à être tout à fait limpide au bout d'une dizaine de jours (15 jours si c'est lent). Au bout d'environ 15 jours (parfois avant, plus rarement beaucoup plus tard), la putréfaction du torchon de coton et de la sorte de vase visqueuse qu'il contient, formée d'organismes morts, sera bien avancée, au point que le boudin de torchon ne sera plus à toucher avec des pincettes et devra bientôt être transféré dans la poubelle. Mais il faut approcher de ce stade pour que l'opération "nettoyage de l'eau du bac" soit complète. En effet, le système ne fonctionne pas par filtration mécanique des organismes, sauf quelque peu durant les premiers jours, mais par "digestion" biologique des organismes retenus dans le torchon, digestion assurée par divers fungi se développant dans le torchon à partir des premiers microorganismes qui y meurent (puis assez vite également à partir des fibres de coton elles mêmes). Ce sont en fait ces filaments fongiques mous qui assurent le plus gros de la filtration et de l'épuration de l'eau par digestion des microorganismes morts. Ces mêmes filaments fongiques assurent de plus une filtration, simplement mécanique, des autres micro-particules inertes éventuellement présentes dans l'eau ("mycofiltration").
La technique décrite ci-dessus correspond à la formule "traitement d'intervention rapide". On peut aussi l'utiliser de façon plus ou moins routinière, à titre de prévention contre d'éventuelles explosions de microorganismes (microorganismes cependant tout à fait souhaitables, pour ne pas dire indispensables, dans les bacs où l'on veut de la reproduction naturelle) en remplaçant le torchon de coton par un tissu de matière imputrescible (toile pour rideaux en "Tergal" par exemple) mais l'action sera alors considérablement plus lente et très limitée au début. Il faut en effet d'abord attendre que de la vase commence à se former dans le tissu (au début simplement par filtration mécanique) avant que ce dernier commence à contenir des organismes assurant une filtration biologique plus efficace contre les micro-particules et micro-organismes ; ceci au bout de plusieurs semaines, voire même au bout d'un temps beaucoup plus long si l'eau du bac ne contient en fait pas grand chose en suspension. Le tissu synthétique pourra ensuite être légèrement rincé périodiquement (pas souvent si l'on veut qu'il reste efficace).